Comme j’ai tendance à m’ennuyer, que les semaines sont toujours trop longues et que j’ai largement le temps de faire tout ce que j’ai envie de faire, j’ai jugé bon de m’occuper un peu en préparant (avec beaucoup d’assiduité) le Certificat Voltaire. Autre façon de voir les choses : j’aime me lancer les défis, j’ai un côté nerd, et j’ai fini par aimer étudier, bien après avoir terminé mes études. Ça peut paraître idiot, mais j’ai le sentiment d’avoir fait toute ma scolarité beaucoup trop tôt, quand je n’étais pas assez mûr pour ça, et que je prendrais aujourd’hui beaucoup plus de plaisir à tout recommencer (bon, peut-être pas tout : malgré tout le respect que je peux avoir pour Mme Goyard et mes différentes profs d’allemand – je n’ai eu que des femmes –, je continue à faire un vrai blocage ; même si, curieusement, j’ai l’impression de mieux le comprendre et le parler aujourd’hui, alors que je n’ai plus suivi de cours depuis 20 ans, comme si ça avait toujours continué à infuser en tâche de fond). De toute évidence, mon parcours scolaire est un paradoxe ambulant : jusqu’au bac, j’ai toujours été qualifié de « scientifique », sans jamais vraiment trouver d’intérêt ni comprendre les matières concernées. Et depuis le début de ma carrière « littéraire », je cherche des chiffres partout (nombre de signes, pourcentages, coefficients… Sans compter les calculs pour retrouver, au choix, mon salaire brut, mon net imposable, ma CSG déductible et j’en passe, surtout quand les éditeurs ne m’envoient pas les documents requis, mais j’y prends peu de plaisir). Tout ça pour dire que le Certificat Voltaire me permettait de concilier ces deux aspects : une note chiffrée et objective sur des données purement littéraires (encore que je commence à piger le sens de la grammaire depuis que je l’aborde sous un angle logique et mathématique, mais c’est un autre problème).

En quoi ça consiste ?
Pour faire simple (et ce n’est en réalité guère plus compliqué que ça), il s’agit d’identifier sur 195 phrases le ou les groupes de mots fautifs, s’il y en a. En d’autres termes, trois segments sont soulignés sur 195 énoncés, à toi de déterminer combien sont erronés. (Ex : « La première Ministre a faite passer en force ça loi enthousiasmante sur la réforme des retraites. » Ici, le premier segment t’interroge sur l’usage des majuscules et minuscules, le deuxième sur la conjugaison du passé composé, le troisième sur les homonymies – « ça » et « sa » en l’occurrence (deux c deux r). Note qu’on ne t’interroge pas sur les problèmes de crédibilité d’énoncé : « enthousiasmante » n’est donc pas souligné.) Tu as deux niveaux de difficulté : 135 questions de niveau « Supérieur », comptant pour 700 points (sujet 1), 60 de niveau « Excellence » pour les 300 points restants (sujet 2). Sans surprise, le second est bien plus complexe que le premier (c’est notamment là que tu retrouveras l’accord du participe passé avec les verbes pronominaux). Sur le papier, les règles sont donc très simples, dans les faits, c’est beaucoup moins évident. Après, si j’ai tout bien compris, de savants calculs permettent de déterminer quelles notions sont acquises ou non, et on t’envoie ta note globale par mail, puis sur un joli certificat.

Méthode de travail
J’ai commencé par m’inscrire sur le site du Projet Voltaire et par faire, en boucle, tous les exercices des modules Supérieur (10 niveaux) et Excellence (14 niveaux). Chaque niveau te présente peut-être une quinzaine ou une vingtaine de règles ou de difficultés, certaines basiques (différence entre « a » et « à »), d’autres beaucoup plus pointues (je reprendrai l’exemple des verbes pronominaux, parce que c’est ce qui m’a posé le plus de problèmes). Et quand j’ai réussi à avoir tout juste plusieurs fois de suite (les mêmes questions reviennent, il y a donc une part de par cœur), j’ai potassé le livre inclus avec la formation, en me mettant des petits rappels là où il faudrait que je retourne tôt ou tard. Puis j’ai acheté un autre bouquin ne contenant que des annales, que j’ai toutes faites en me mettant en conditions réelles (donc en temps limité, sans pause, et évidemment sans aide extérieure). J’ai un peu pris peur après ma première tentative (28 fautes, ce qui m’a décidé à passer sur papier et non sur écran ; c’était un passage obligé pour comprendre ce qu’on attendait de moi au juste, et comment le test se présentait, mais je faisais quand même pas trop le fier) ; dès la deuxième tentative, je suis tombé à 8 ; à la fin (après une vingtaine d’examens blancs différents), je tournais entre 0 et 5 fautes, et enrageais de découvrir encore de nouvelles règles que je n’avais pas travaillées. Finalement, la veille de l’examen, j’ai découvert un autre ouvrage présentant une liste de règles un peu plus exhaustive, mais il était trop tard pour l’acheter. Je n’avais guère le choix sur les dates d’examen si je voulais le passer pas trop loin de chez moi : c’était le faire tout de suite, ou attendre trois mois de plus, et je n’étais pas certain d’avoir le souffle nécessaire, car je me suis imposé un rythme d’apprentissage/révisions très élevé. Je commence à me connaître, et si je ne bats pas le fer tant qu’il est chaud et laisse la motivation retomber, j’ai tendance à me relâcher plus que de raison. Avec 15 jours de plus, j’aurais peut-être visé le 1000/1000 (c’était quand même mon objectif secret, mais je n’y croyais guère), je pense qu’il m’a manqué ça pour être complètement au point. Tant pis, ça me laisse une marge de progression pour la prochaine fois !

Dans un deuxième volet, j’évoquerai l’intérêt à mes yeux de ce Certificat (ou au moins de sa préparation) pour les personnes qui travaillent dans le milieu éditorial. À suivre très vite, donc ! (MàJ : le deuxième volet est disponible ici.)
eh bien bravo ! mettre le curseur toujours plus haut est aussi une façon d’avancer …. félicitations !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup !
J’aimeJ’aime