Me voici ni très bavard ni très assidu, les lectures en retard s’accumulent, les feuillets traduits aussi. Après un ralentissement assez malvenu (le texte définitif s’avère truffé de microchangements par rapport à la V1 sur laquelle je bossais, j’ai donc dû tout pointer pour ne rien laisser passer – il y a quelques bidouilles sans grande importance, un adjectif par-ci, un adverbe par-là, mais aussi des modifications plus enquiquinantes, comme des changements de prénom, il a donc fallu redoubler de vigilance et de rechercher/remplacer), j’ai retrouvé mon rythme de croisière, qui m’a tranquillement mené vers la fin de la deuxième partie. 377 000 signes contre 395 000, c’est assez comparable. J’ai donc dépassé les 770 et le tiers du bouquin, je tiens le bon bout, à défaut de taper dessus façon Philippe Lavil.
Tout en relisant ce morceau-là, j’ai entamé le plus gros du roman : la troisième partie, qui représente à elle seule 40 % de l’ensemble. Autant dire que quand paraîtra mon troisième (et avant-dernier ?) point d’étape, ça sentira sacrément l’écurie. Je vois toujours une trad (surtout les plus longues) comme une course cycliste : le départ est un peu laborieux, le temps de prendre de la vitesse et de trouver le bon ton/rythme ; viennent alors les premiers cols, jusqu’à la moitié du roman qui représente le sommet de l’ascension. Après, je n’irai pas jusqu’à dire que je suis en roue libre, mais la descente est toujours plus rapide. Subsiste malgré tout un risque de chute dans le sprint final (une mauvaise interprétation qu’on n’aurait pas vue venir, un personnage mal genré, un indice dévoilé trop tôt, un choix de traduction – ou pire, de temps – à revoir…).
Mes différents tableaux se sont quelque peu enrichis (370 entrées pour le lexique, une cinquantaine de personnages), mais ce n’est heureusement pas exponentiel et ça se calme un peu. J’ai quand même ajouté un onglet pour me souvenir du genre de certains personnages ou animaux, quand les prénoms ne sont pas complètement explicites. Je n’ose te dire combien de dragonoux et autres bestioles j’ai croisés jusque-là, tu n’en dormirais plus. Je révise aussi ma grammaire inclusive et mes synonymes épicènes. J’ai suivi quelques cours accélérés d’obstétrique (ma maman sage-femme me confirme que se présenter par la face ou le front, c’est vraiment pas top) et de navigation. Je découvre des mets inédits, des cultures plus ou moins rigolotes, des histoires et croyances aussi diverses que variées. Bref, je voyage tout en ménageant mon empreinte carbone, c’est toujours ça de pris.
Entretemps, j’ai revu la prépa de deux textes et m’apprête à relire les épreuves d’un troisième, je t’avoue que je ne vis pas nécessairement ma meilleure vie et que la reprise aurait pu être plus douce. Même si bouquiner à dos de mastodonte, c’est pas désagréable, on est quand même heureux quand on arrive au bout. Je pense. Un jour. Heureusement que c’est bien et fluide ! (Je te laisse chercher la contrepèterie.)
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